La nuit du 17 au 18 septembre 2020, Mbaye Wade était sauvagement tué à son domicile situé dans le Laveu (Liège). Rapidement, deux individus ont été interpellés et sont passés aux aveux. Le premier, Jérémy D., auteur des coups, a été inculpé d'assassinat tandis que son complice, Louis B., qui l'a rejoint une demi-heure après le crime a été inculpé de meurtre.
À l’annonce de cet assassinat, Arc-en-Ciel Wallonie, ses associations membres et ses sympathisants ont été profondément choqués par la violence et le motif haineux de cet acte, et surpris de la réaction du parquet écartant d’abord la circonstance aggravante de crime de haine en raison de l’orientation sexuelle. Tout indique aujourd’hui que le crime sera requalifié dans ce sens. C’est notamment pour s’assurer qu’une minutieuse et complète appréciation sera bien effectuée par l’instruction qu’Arc-en-Ciel Wallonie a décidé d’agir.
Depuis la loi du 10 mai 2007 confirmant la loi du 25 mars 2003 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination, les associations de lutte contre les discriminations sont autorisées à se constituer partie civile dans le cadre des crimes de haine. Arc-en-Ciel Wallonie a fait usage de ce droit par le passé notamment dans les affaires Ihsane Jarfi et Jacques Kotnik. Son objet est de lutter contre les différentes manifestations d'homophobie, mais aussi de représenter, y compris en justice, les 21 associations membres de la fédération.
Après l’assassinat de David P. à Beveren ce lundi 8 mars 2021, le déferlement de violence envers les personnes LGBTQI+ prend une ampleur inquiétante. Avec les noms d’Ihsane Jarfi, de Jacques Kotnik et de Mbaye Wade, celui de David P. vient malheureusement s’ajouter à une liste noire qui endeuille toutes les personnes LGBTQI+ du royaume. Comme le rappelle UNIA, l'homophobie reste un problème très concret en Belgique. Arc-en-Ciel Wallonie se dit très préoccupé par cette situation et plaide pour une réaction concrète des autorités du pays.En mai 2018, la Belgique adoptait un plan interfédéral contre la discrimination et la violence à l’égard des personnes LGBTI. Le plan prévoit plus d'une centaine de mesures. Cependant, en plus de l’absence d’évaluation des plans précédents (de 2013 et 2014) et la rapide élaboration du nouveau plan sans concertation avec les acteur-trice-s et expert-e-s de terrain, ce dernier reste flou et propose des mesures disparates sans réelle vision globale de lutte contre les LGBTI-phobies.Au vu de l’actualité belge et internationale, il devient pour Arc-en-Ciel Wallonie urgent d’enfin élaborer tant au niveau fédéral que communautaire et régional et en partenariat avec le secteur associatif LGBTI un plan efficace de lutte contre les LGBTI-phobies. Arc-en-Ciel Wallonie plaide par ailleurs pour que des moyens financiers soient réservés à sa mise en œuvre.