Procès Wargnies : Arc-en-Ciel Wallonie se félicite du traitement judiciaire du 1er crime de haine à caractère homophobe jugé en cour d'assises
Ce jeudi 27 mars, la cour d'assises de Liège délibérait sur la culpabilité de Monsieur Raphaël Wargnies, accusé de l'homicide volontaire avec préméditation et circonstance aggravante de crime de haine motivée par l'orientation sexuelle de la victime, Monsieur Jacques Kotnik, assassiné à coups de marteau dans la nuit du 24 au 25 juillet 2012 dans le parc d'Avroy à Liège.
Le jury a reconnu Raphaël Wargnies coupable de tous les chefs d'accusation prononcés à son encontre.
En particulier, le troisième chef d'accusation consistait dans la circonstance aggravante de motivation haineuse à l'encontre des homosexuels. Le jury a manifestement tenu compte tant des faits exposés au cours de l'instruction d'audience que des plaidoiries des avocats du Centre interfédéral pour l'Egalité des Chances (CIEC) et d'Arc-en-Ciel Wallonie, qui tous deux s'étaient portés partie civile.
Comme l'a expliqué Maître Giovannangeli, le conseil d'Arc-en-Ciel Wallonie, lorsque Raphaël Wargnies s'en prend à Jacques Kotnik, ce n'est pas cet homme en particulier qu'il vise, mais une caractéristique intrinsèque qu'incarne la victime. L'accusé a même affirmé durant le procès : S'il n'avait pas été homosexuel, je ne l'aurais pas tué. Maître Giet conclura Wargnies voulait casser du pédé mais en réalité, c'est Jacques Kotnik, c'est un être humain qui est mort.
Depuis la loi du 10 mai 2007 confirmant la loi du 25 mars 2003 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination, les associations de lutte contre les discriminations sont autorisées à se constituer partie civile dans le cadre des crimes de haine. Arc-en-Ciel Wallonie a fait usage de ce droit car son objet est de lutter contre les différentes manifestations d'homophobie mais aussi de représenter, y compris en justice, les 18 associations membres de la fédération. Son objectif, alors que la motivation de haine à l'égard de l'orientation sexuelle était retenue pour la première fois dans un crime de cette gravité, était en particulier de veiller à ce que cette qualification soit pleinement prise en compte par la justice.
Comme l'a rappelé Maître Berbuto, conseil du CIEC, en rendant son jugement, le devoir du jury est de dire à la société, aux jeunes présents dans la salle d'audience, à nos enfants que, non, on ne tue pas une personne parce qu'elle est homosexuelle.