Communiqué de presse : "Seulement 43% des communes wallonnes hissent le drapeau LGBTQIA+ lors du mois de mai !"

Le 17 mai, journée mondiale de lutte contre les LGBTQIA+phobies est un moment symbolique pour nos communautés. Chaque année, à cette occasion, la fédération Prisme et les Maisons Arc-en-Ciel organisent une campagne de sensibilisation invitant les communes de Wallonie à hisser le drapeau arc-en-ciel et à distribuer des pin’s à leurs citoyen·ne·s durant tout le mois de mai.

Cette année les statistiques sont en demi-teinte. Dans certaines provinces le taux de participation a augmenté pendant que dans d’autres, il s’est drastiquement réduit.  

Comme l’an dernier, le pourcentage global de communes ayant participé à cette campagne de sensibilisation témoigne du fait que la lutte est loin d’être terminée. 

  • Sur un total de 262 communes en Wallonie, seules 113 (soit 43%) ont participé à la campagne du 17 mai (contre 45% en 2023). Ce chiffre est très en dessous de celui de la Flandre qui enregistre un taux de participation des communes autour de 99% malgré une politique bien plus à droite que la nôtre.   
  • La province du Brabant Wallon dégringole de 63% en 2023 à 26% cette année avec seulement 7 communes ayant hissé le drapeau.
  • Les statistiques de la province de Liège sont en baisse également avec 35% des communes ayant participé à la campagne du 17 mai alors que 46% avaient été enregistrés l’an dernier.
  • La province du Luxembourg, à l’inverse, enregistre une progression remarquable de 16% pour atteindre cette année les 80% de participation de ses communes. Nous soulignons à cet égard l’excellente communication de la MAC du Luxembourg dont les efforts ont été déterminants.
  • Progression également pour la province du Hainaut qui passe de 36% à 46% de participation des communes.  
  • Statu quo pour la province de Namur qui maintient ses 26% de hissages de drapeaux.  

Nous regrettons profondément que le taux de participation soit si faible, d'autant plus que cette campagne se veut une action symbolique, simple et forte, pour montrer le côté "friendly" et inclusif des communes. Le fait que tant de communes choisissent de ne pas participer, malgré l'absence de toute obligation de mise en place d'actions concrètes supplémentaires, soulève des questions importantes. Pourquoi tant de réticence à afficher un simple geste de soutien et d'acceptation ? Cette abstention, même symbolique, dans un contexte de montée des discours discriminatoires, est préoccupante et mérite une réflexion approfondie.

Nous tenons malgré tout à féliciter et remercier les MAC pour leurs efforts même dans les provinces où de nombreuses communes sont aux abonnés absents.  

Quelques joyeuses nouvelles : 

  • La ville de Mouscron (province du Hainaut) a publié une annonce à l’occasion du 17 mai sur son site internet communal, a éclairé de nuit son centre administratif aux couleurs de l’arc-en-ciel et a distribué des pin’s dans les écoles secondaires.  
  • La ville de Comines-Warneton (province du Hainaut) a publié un nouveau visuel en photo de couverture sur sa page facebook à l’occasion de la campagne du 17 mai.  
  • La ville de Saint-Ghislain (province du Hainaut) a placé des kakemonos pour promouvoir la campagne entre le 13 et le 21 mai.  

Cependant, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur les aspects problématiques :

  • La nuit du 13 au 14 mai, le drapeau arc-en-ciel de la commune de Awans (province de Liège) a été brûlé. 
  • La commune de Blegny a répondu par la négative à notre appel en motivant sa position par un souhait de « rester neutre ». Nous tenons à rappeler à cet égard que la position de neutralité dans un contexte d’oppression est illusoire. En effet, l’inaction face aux violences et aux discriminations contribue à leur perpétuation et à leur impunité, d’autant plus dans un contexte où nous attirons sans cesse l’attention sur la droitisation politique et sur la montée toujours croissante des discours « anti-genre » dans l’espace médiatique.

Nous insistons avec force sur l’importance de contre-carrer les mouvements discriminatoires et liberticides et sur la nécessité de se positionner clairement en faveur d’une société inclusive et égalitaire.

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