Don de sang : les homos toujours à l'index

Le 14 juin est la journée internationale du don de sang. L'occasion de rappeler que les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes en sont toujours exclus.

Cela fait maintenant plusieurs années qu'Arc-en-Ciel Wallonie dénonce la politique d'exclusion définitive des hommes ayant - ou ayant eu - ne serait-ce qu'une seule relation sexuelle avec un autre homme.

En Belgique, les tables rondes se sont succédées où ont défilé nombre d'experts, avec beaucoup de graphiques et de références scientifiques. Mais à court d'arguments, le secteur de la santé a trouvé la parade. Puisque la question est à l'examen du Conseil de l'Europe, il faut d'abord attendre la fin de ces travaux et les conclusions.

Pas de chance, après plus d'une année d'atermoiements sur les points et les virgules d'un projet de résolution dont on vous parlait en mai 2012, le Comité des ministres du Conseil de l'Europe a finalement adopté cette résolution le 27 mars 2013. Mais voilà : à force de désaccords, cette résolution est vide de contenu. Rien de neuf. Et donc, les consignes antérieures continuent à s'appliquer : l'exclusion pure et simple.

En fait, ce n'est pas dit tout à fait comme ça. Ainsi que la Ministre Onkelinx a pu l'expliquer à la Chambre le 8 mai dernier, "pour un comportement sexuel à risque donné, il est recommandé de ne décider d’appliquer une politique d’exclusion temporaire qu’après avoir établi que ce comportement n’expose pas les donneurs à un risque élevé de contracter des maladies infectieuses graves susceptibles d’être transmises par le sang."

Qu'est ce que ce charabia signifie ?

Décryptage : les experts pensent effectivement que certains comportements ne présentent aucun risque. Mais il faudrait que ceci soit établi scientifiquement, comme le Royaume-Uni l'a fait l'année dernière avant d'instaurer un principe d'exclusion temporaire plutôt que définitive. Le hic, c'est que ni le Conseil de l'Europe, ni la Belgique n'ont la moindre envie de dépenser le premier euro pour des études sur ce sujet. Alors on se borne à constater que les données scientifiques manquent (ou alors celles qui existent ne sont pas suffisantes) et conclure qu'on réexaminera la situation dans cinq ans.


On se fout pas un peu de notre gueule sur ce coup là ?

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