Fusillade à Orlando !

Suite à la fusillade d’Orlando, qui a visé un lieu où se réunissaient des homos, des trans, des bis et leurs ami∙e∙s pour faire la fête, les associations LGBTI sont interpelées par le public et par la presse. « Quelle est la réaction des membres de votre communauté ? » « Vous sentez-vous en danger en Belgique ? » « Pensez-vous être une cible privilégiée ? » « Quel lien entre l’homophobie et le terrorisme international ? »

Face au choc et au dégoût que suscite ce genre d’acte, notre envie n’est pas aujourd’hui de nous lancer dans les analyses sociopolitiques. Notre pensée est focalisée sur les nombreuses victimes de l’attentat. Certes, en premier lieu, celles qui sont tombées à Orlando, dont nous nous sentons aujourd’hui tellement proches, mais aussi tou∙te∙s les militant∙e∙s de nos associations qui sont aujourd’hui meurtri∙e∙s et blessé∙e∙s.

Ainsi, les bénévoles du GrIS-Wallonie, qui parcourent les écoles pour y semer des graines de compréhension en luttant contre la biphobie et l’homophobie. Nous percevons leur découragement, leur sentiment de jeter des gouttes d’eau dans l’océan, quand on réalise que l’homophobie d’un seul peut faire autant de dégât.

Ainsi, les travailleurs et les bénévoles des différentes organisations qui luttent contre les multi-discriminations et singulièrement contre le racisme au sein à alentour du public LGBTI. Quel effroi nous partageons face aux perspectives de récupérations politiques qui viseront à monter les groupes les uns contre les autres dans une spirale de haine.

Ainsi aussi, celles et ceux à qui cet événement tragique en rappelle d’autres, qu’ils ont vécu au plus profond de leur cœur, et qui doivent endurer ce cruel rappel chaque fois que la brutalité de certains égarés cherche à annihiler ce qu’ils croient différent.

Alors les ami∙e∙s, face au découragement, face à la peur, face à la peine, vous le savez, car vous le démontrez tous les jours, ce qu’il nous faut, c’est de la rencontre, de la parole, des mains qui se tendent…

Tout le monde n’aura peut-être pas l’envie de raviver leurs peurs en rejoignant les Prides qui vont se succéder ces prochaines semaines et éviteront les foules. D’autres n’auront tout simplement pas le cœur à la fête et c’est compréhensible, c’est normal et légitime.

Mais surtout, ne laissons pas le découragement, la peur, la peine prendre le dessus. Parlons ! Soutenons-nous ! Multiplions les gestes d’amitié ! Réservons des moments de débat avec nos proches, nos collègues ou au sein de nos associations !

Célébrons le bonheur que l’on ressent quand on se sent compris∙e, accepté∙e ou tout simplement pris∙e en considération. C’est à ça que sert l’associatif LGBTI. Il a encore beaucoup de boulot en perspective !

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