Hommes gays : 30% moins de chance d'être rappelé pour un job

On le sait, la situation économique actuelle est difficile. Et alors que la dégressivité des allocations de chômage sera effective pour les cohabitants dès le 1er novembre de cette année en Belgique, une étude menée en Italie explore la discrimination rencontrée par les hommes gays sur le marché du travail. Avec des résultats édifiants.

L'étude a été menée conjointement par des économistes de trois universités (La Sapienza et LUISS à Rome et la Stockholm University). Les chercheurs ont répondu à 531 offres d'emploi à Rome et à Milan en envoyant 2.320 faux CV. Les postes visés étaient ceux de commis d'administration, aide comptable, opérateur dans un call center, réceptionniste, vendeur et secrétaire.

Les profils créés pour les faux CV ont été construits au hasard en intégrant des informations les plus neutres possibles : année de naissance aléatoire (entre 1977 et 1992), niveau d'étude aléatoire (et établissements scolaires également), expérience aléatoire (basée sur l'âge du candidat fictif),…

Pour une moitié des profils, une référence explicite à une association LGBT a été ajoutée. Tel faux candidat était réputé avoir fait un stage dans telle ou telle organisation dont l'activité ne faisait aucun doute (en Belgique, on aurait fait référence par exemple à Arc-en-Ciel Wallonie ou à la Belgian Lesbian and Gay Pride).

Résultat, le taux de réponse (appel téléphonique) tourne autour des 11%, avec un score légèrement meilleur pour les femmes (11,24%) que pour les hommes (10,83%), des taux différents en fonction de la ville, du poste vacant, etc.

Lorsque l'on compare le taux de réponse entre les profils d'hommes sans référence explicite à une organisation LGBT et les profils d'hommes avec référence explicite à une organisation LGBT, on passe de 10,83% à 7,58%, soient exactement 30% de chance en moins d'être rappelé !

Ce résultat est alarmant. Aucune enquête comparable n'a été réalisée dans le contexte belge, mais les études du Centre pour l'Egalité des Chances réalisées entre 2007 et 2010* ne permettent pas de penser que le marché de l'emploi du royaume soit moins défavorable aux hommes gays.

C'est plus particulièrement la question de la visibilité au travail qui est posée ici. Peut-on être ouvertement gay avec ses collègues, sa direction, son syndicat, la personne de confiance,… ? Dans un premier temps, il semblerait qu'il vaille mieux faire profil bas, car c'est la visibilité de la différence qui pose problème.


* des études ont été menées en 2007, 2008 et 2010.

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