"Je suis à toi" Entretien avec David Lambert

allocine.fr

Le nouveau film de David Lambert sort fin novembre dans les salles. C'est le deuxième long métrage de notre compatriote en tant que réalisateur, après l'excellent "Hors les Murs" qui s'était fait remarquer à Cannes en 2012. Arc-en-Ciel Wallonie l'a rencontré pour une interview sur ce nouvel opus.

"Lucas, un jeune escort boy argentin sans le sou, fait tout ce qu’il peut pour survivre à Buenos Aires. Un jour, sur internet, il rencontre Henry, un boulanger belge qui souffre de solitude et qui rêve de le sauver de la prostitution. Lucas traverse l’Atlantique pour devenir l’apprenti de Henry mais il se sent bien vite prisonnier de son amour. Audrey, la vendeuse de la boulangerie, a quant à elle tout pour lui plaire mais elle se refuse à lui..."

Comment décrire ton cinéma ? Ton rapport à l'intimité palpable dans tes précédentes œuvres, qui d'ailleurs se ressent déjà dans la bande annonce de ton nouveau long métrage "je suis à toi" ?

David Lambert : Je veux explorer les relations humaines. Leur prix. Leur gratuité. La notion d'appartenance et la notion de dépendance. Les relations d'amour et de pouvoir, et cette confusion qui en découle. Pour filmer le monde, je préfère regarder juste à côté de moi. Il est inutile d'aller bien loin pour filmer quelque chose que l'on peut trouver dans son pays, dans sa ville, chez son voisin. Tout le monde est appréhendable dans l'intimité.

Est-ce que l'on rencontre des freins quand on tente de mettre sur pied un projet où la sexualité gay est aussi frontale ?

David Lambert : Ce n'est pas la chose la plus facile du monde. On peut rencontrer des réticences, surtout pour trouver des lieux de tournage. Les gens ne veulent pas forcément être associés à un film ou une sexualité aussi crue est assumée et clairement exposée. Ils ne veulent pas qu'on reconnaisse leur chambre ou leur salon. Mais pour "Je suis à toi", j'ai fait ce que je voulais, et c'est surtout parce que je savais ce que je voulais raconter, et parce que j'étais entouré d'une équipe qui a parfaitement compris mes intentions. Dans ce film, rien n'est gratuit. Il n'est pas question de provoc, et dans ce cas, les choses se passent plutôt bien en général.

Parle-nous du casting. Comment as-tu procédé pour choisir les comédiens principaux ?

David Lambert : Jean-Michel Balthazar avait joué sur mon premier court métrage "Vivre encore un peu". Ici, il s'imposait comme une évidence. J'ai écrit le rôle en pensant à lui.

J'avais vu Nahuel Pérez Biscayart dans "Au fond des bois" de Benoit Jacquot. Je l'avais trouvé généreux et formidable. J'ai pensé à lui pour le rôle mais j'ai décidé d'organiser un casting malgré tout. Je suis revenu vers lui après ça, car il était parfait pour le rôle.

J'ai vu Monia Chokri dans "Les amours imaginaires" de Xavier Dolan, mais c'est en la voyant sur scène dans "La fureur de ce que je pense" que j'ai été réellement intrigué. Nous nous sommes rencontrés à Montréal et cela a très vite collé. Elle a quelque chose d'impertinent qui me plaisait beaucoup.


"Je suis à toi" sera projeté en avant-première le 24 novembre à 20h au Cinéma Sauvenière (Liège), le 25 novembre à 20h au Plaza art (Mons), et le 26 novembre au Cinéma Galeries (Bruxelles). Les projections seront suivies d'une rencontre avec David Lambert et l'équipe du film. Sortie officielle le mercredi 26 novembre ! Bon film.

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