La Meuse Luxembourg a déniché un oiseau rare

L'édition luxembourgeoise du journal La Meuse consacrait hier 6 décembre une pleine page au "mariage homo". Ceux-ci sont peu nombreux dans la Verte Province. D'où la question de savoir si les mentalités évoluent plus lentement en milieu rural. Pour certains mandataires communaux, on peut effectivement se poser la question. Comme en témoigne l'avis donné par Pierre Arnould, le Bourgmestre MR de Libramont.

Le journaliste résume :

Durant son premier mandat, Pierre Arnould a eu l’occasion de célébrer toute une série de mariages à l’hôtel de ville libramontois. Mais moins des mariages homosexuels. “ Cela m’est arrivé une seule fois. J’avais dit que je ne le ferais pas, mais je me rends bien compte que ce n’est pas possible. ” C’est que Pierre Arnould a encore une conception “ à l’ancienne ” de l’union par le mariage. “ Je célèbre ces mariages, mais je ne les encourage pas. Je ne veux pas qu’on pense que ce type d’union relève de la normalité. Ce n’est pas le cas : l’homosexualité reste une déviance. ”

Sans être totalement contre ce type d’union, Pierre Arnould affirme ne pas y être à 100% favorable. “ Célébrer toutes les semaines des mariages de ce genre pourrait conforter certains adolescents dans leur déviance. Cela reste quelque chose qui n’est pas naturel. L’homosexualité ne me pose pas de problème quand il s’agit de personnes plus âgées. Mais pour les plus jeunes, je trouve qu’on doit faire ce qu’on peut pour inverser la tendance. ” Voilà sans doute qui va plaire aux associations de défense des homosexuels...

Effectivement, ça ne nous a pas plu !

Le MR reste très timoré sur les questions LGBT, en dépit de sa (timide) présence à la Pride ces dernières années et l'affirmation plus ouverte de quelques mandataires homosexuels. Monsieur Arnould est là pour nous le rappeler.

L'ouverture du mariage aux personnes de même sexe a près de 10 ans en Belgique. Elle est entrée dans les mœurs. Les réticences dans les communes sont assez rares. A notre connaissance, il n'y a pas de refus d'appliquer la loi, même s'ill nous est déjà revenu que certains bourgmestres ou échevins ont préféré se faire remplacer par un autre officier d’État civil pour célébrer ce type d'unions.L'expression d'une position négative ne constitue pas en soi un délit. Chacun a le droit à ses opinions, même si évidemment nous ne partageons pas ce point de vue, basé sur une vision fausse - et démentie - de l'homosexualité.Il est toutefois regrettable qu'une autorité politique municipale affiche ouvertement un pareil dégoût vis-à-vis de l'homosexualité. Outre son caractère contre-productif dans la lutte contre les discriminations, il faut tenir compte du fait que ce bourgmestre s'exprime aussi en tant qu'employeur. Quelle peut être la perception de ce discours par les agents communaux de Libramont ? Est-il possible d'être réellement à l'aise dans son travail pour un-e employé-e communal-e homosexuel-le dans cette commune ? Est-il seulement envisageable pour eux-elles de se marier éventuellement sans craindre une discrimination au niveau professionnel ?

En cela, la prise de position de Pierre Arnaud pose un réel problème.

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