Pour un couple sérodiscordant (l'un positif, l'autre négatif), l'option de ne plus utiliser le préservatif pourrait être envisagée, si et seulement si les partenaires répondent à des exigences très précises : encadrement médical soutenu, observance thérapeutique du partenaire séropositif, screening préalable des IST,…
La question a été posée en janvier 2013 par Laurette Onkelinx, Ministre fédérale de la Santé, dans le cadre de l'élaboration du Plan sida (à paraître) : les prestataires de soins pourraient-ils ne plus envisager le préservatif comme unique moyen de prévention mais envisager également le traitement comme un moyen de prévention ?
C'est ce qu'on appelle le TasP (Treatment as Prevention).
Les bases médicales et scientifiques qui motivent une telle question apparaissent dans plusieurs études suisse et internationale. D'après des tests menés en 2008 et 2011, une personne séropositive n'ayant plus de virus détectable dans son sang depuis au moins six mois, grâce à un traitement cART (trithérapie) suivi scrupuleusement et n'ayant aucune autre infection sexuellement transmissible, ne transmet pas le virus par le biais de contacts sexuels.
Le Conseil supérieur de la Santé recommande toutefois la plus grande prudence quant à l'interprétation de ces résultats :
Partant, le CSS recommande toujours l'utilisation du préservatif comme moyen de prévention mais estime que l'option de ne plus utiliser le préservatif pourrait être considérée par les prestataires de soins et proposée aux patients si et seulement :
Le TasP oui, mais dans des conditions strictes.
Et de là considérer le TasP comme un outil de prévention à part entière, il y a un pas que le CSS n'a pas voulu franchir.