Succédant au plan égalité de l'ancienne législature, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vient d'adopter le plan anti-discrimination élaboré par Isabelle Simonis, la nouvelle Ministre de l'Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances. L'intention en était inscrite dans le programme de gouvernement.
En tant que Ministre de l’Égalité des chances, j'ai souhaité que le Gouvernement s'engage à tout mettre en œuvre pour donner à la population, et en particulier les jeunes, une égale chance d'émancipation et des outils pour leur permettre de promouvoir le vivre ensemble. Les écoles, les universités, les organisations et mouvements de jeunes ou encore les clubs sportifs etc. constituent des alliés objectifs pour rencontrer ces engagements qui sont de promouvoir une société plus inclusive, qui n'exclut personne, quelle que soit son origine ou prétendue race, ses convictions, son âge, son orientation sexuelles, qu'elle soit porteuse d'un handicap ou non.
La note d'orientation adoptée par le Gouvernement ouvre la voie à la mise en œuvre d'un portefeuille de 53 mesures. Elles s'inscrivent dans un plan articulé autour de trois priorités et huit objectifs.
La jeunesse est au cœur de la première priorité. Il s'agit de favoriser l'émancipation de ce public et de promouvoir auprès d'eux les principes d'une société inclusive. Les écoles sont particulièrement concernées comme lieu d'accès à l'information et aux actions de sensibilisation, mais aussi tout le secteur de la jeunesse et celui du sport.
La deuxième priorité vise les secteurs culturels et audio-visuels, en ce compris les nouveaux médias. L'ensemble de ces acteurs sera mobilisé vers l'objectif de déconstruction des préjugés, la lutte contre les discours haineux et l'encouragement à la diversité. Les questions d'accès aux lieux culturels et audio-visuels sont également abordées, en particulier en ce qui concerne les personnes handicapées.
Enfin, la troisième priorité est orientée vers les politiques de fonction publique et vers le niveau européen.
Nous avons interrogé la Ministre Simonis sur la manière dont le plan s'attaque aux discriminations vis-à-vis des personnes LGBT. Pour elle, la lutte contre les discriminations envers les personnes LGBT est une composante importante du plan anti-discrimination. La Ministre distingue deux approches : la démarche s’articule à la fois autour de mesures spécifiques ausx personnes LGBT, comme par exemple des campagnes de sensibilisation ou une amélioration des conditions d’accès à l’adoption pour les couples de même sexe etc. mais également autour de thématiques plus générales comme la lutte contre la cyberhaine, les baromètres de la diversité dans les médias ou encore la généralisation de l’éducation à la sexualité. Ces deux approches combinées permettent de combattre des phénomènes discriminatoires spécifiques envers les personnes LGBT tout en ne négligeant pas la double discrimination. L’objectif poursuivi est de mettre en place les conditions de possibilité de la diversité dans chacune des politiques mises en œuvre par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
En effet, certaines actions sont orientées pour lutter contre les stéréotypes et les préjugés, contre la violence scolaire, mais aussi développer la citoyenneté. Des projets visant la formation sur le respect des diversités sexuelles dans le milieu scolaire, la généralisation de l'éducation à la vie affective et sexuelle, la mise en place de campagnes d'information et de sensibilisation à l'égalité des personnes LGBT sont également prévues.
La Ministre Simonis accorde aussi une attention particulière à la spécificité des personnes transgenres et aux discriminations qu'elles subissent : le Gouvernement veut permettre à chacun de vivre son identité de genre de manière épanouie.
Le plan sera rapidement concrétisé et le secteur associatif sera impliqué. Isabelle Simonis le confirme : les experts de la société civile seront associés au Plan anti-discrimination 2014-2019 ; dans la mise en œuvre de certaines mesures spécifiques mais également dans le processus d’évaluation du plan.