Mister Bear Belgium 2016 !

En Belgique, l'édition 2016 de ce concours vient d'être remportée par William Gresse... un Liégeois !

Il y a de la diversité dans la communauté LGBT.

Avec cet interview, nous allons nous intéresser aux "Bears", un mouvement né aux États-Unis dans les années 1970/80. Certains prétendent que son apparition est dû à une forme d'opposition aux clichés souvent véhiculés par le mouvement gay et son image de l'homme idéal, du culte d'un corps tracé, imberbe et jeune. D'autres pensent qu'il est une sorte de dérivé du mouvement "cuir", et enfin d'autres associent ce mouvement à celui des ouvriers. S'il est probable qu'il y ait du vrai dans toutes ces hypothèses, le point commun de ces personnes est visiblement la mise en avant de la masculinité et le droit à la différence. Que l'on adhère ou non avec leur point de vue, ce mouvement existe et s'est constitué comme une vraie communauté parallèle avec ses propres codes, un drapeau, un emblème en forme de patte d'ours et même des concours de Mister Bear !

Bonjour William, vous venez d’être élu Mister Bear Belgium 2016. Tout d’abord, félicitations. Pouvez-vous me parler de cet événement ?

Bonjour et merci. Oui tout à fait, l’élection de Mr Bear est un des évènements organisés dans les cadre de la Bear Pride de Bruxelles. Ces manifestations rassemblent un grand nombre de bears de tous poils venus de Belgique d’Europe et même d’autres continents.

L’élection proprement dite se passait le 17 octobre au Théâtre le vaudeville dans la galerie de la reine. Ouverture des portes à 22h et début du spectacle vers 23H30. Cette soirée était extrêmement festive, ours et amis des ours étaient rassemblés dans un esprit de franche camaraderie. Vers 2h du matin, les résultats sont tombés et c’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai endossé l’écharpe. C’était décidément une soirée au poil et le début d’une grande aventure.

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à ce concours ?

J’ai toujours eu envie de jouer un rôle au sein de la communauté bear que je fréquente assidument depuis de nombreuses années.  L’occasion s’est présentée et je m’y suis engagé. En n’y croyant pas trop dois-je avouer, mais voici une excellente surprise pour moi. Un jury a auditionné les candidats la veille de l’élection, nous sommes passés à tour de rôle pour un entretien individuel de 7 minutes. C’était chaud d’aborder tous les sujets qui me tiennent à coeur mais j’y suis parvenu. Nous avons débattu de sujets comme la visibilité de la communauté, des évènements à venir, de la prévention IST/MST…

Derrière cette élection, il y a un mouvement assez peu médiatisé, que pouvez-vous nous en dire ?

Si la communauté bear est peu connue, on peut dire qu’elle est composée de fidèles qui œuvrent à de nombreux événements. Si je devais vous décrire la communauté bear, je me devrais de rester flou. En effet, elle rassemble tant les ronds, les poilus, les barbus que leurs amis. Les bears prennent le contre-pied de l’image habituelle des gays véhiculée par les médias. On peut néanmoins dégager que le poil est l’élément rassembleur des bears, tant pour ceux qui les arborent que pour ceux qui les aiment. Les bears véhiculent aussi une image un peu "négligée".

Le mouvement gay se scinde en plusieurs groupes et sous groupes aux codes différents. Quel est votre point de vue sur ce phénomène qui semble bien souvent éloigner les gens au lieu de les rassembler ?

Je ne pense pas que les codes éloignent. Ils soulignent et spécifient. On a tendance à croire que les gens aiment mettre les autres dans des cases. Pour ma part, j’ai l’intime conviction que les adeptes aiment s’identifier à des codes, à des usages. Rentrer dans une communauté ou un groupe c’est prendre le temps d’un apprentissage, d’une initiation. Il est important de prendre le temps de connaitre un groupe, c’est parfois une voie pour se connaitre soi-même. Définitivement les « séparatistes » ne comprennent pas et ils doivent entreprendre le travail d’aller vers les autres, plutôt que de dire qu’ils sont exclus. Ceci est valable de manière universelle !  S’identifier à un groupe et « l’habiter »  c’est souvent l’occasion de faire des rencontres qui sont riches de sens, des rencontres qui nous parlent.  Les gays , je le pense, ont une force particulière pour fédérer, rencontrer, réunir et rassembler. Heureusement, ils ne sont pas les seuls.

Vous êtes Mister Bear Belgium 2016, que vous réserve l’année à venir ? Avez-vous un message particulier à véhiculer ?

L’année à venir me réserve, je le présume, encore beaucoup de surprises…

On a commencé en force avec la Bear Pride allemande qui se déroulait du 25 au 30 novembre à Cologne avec de nombreuses festivités. J’ai la chance de vivre une belle histoire avec cette merveilleuse ville de Cologne où je me rends souvent avec mon futur mari. C’est avec grand plaisir que j'ai rendu visite à « mon fan-club teuton » et que nous avons participé à l’élection de MR Bear Allemagne.  Ensuite, le 13 décembre on file à Paris pour le Noël des Ours, une organisation des Ours de Paris.

L’année 2016 se profile avec beaucoup d’autres activités dans des villes comme Madrid, Berlin, Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Barcelone et qui sait, je l’espère de tout cœur, Liège !!!

Si j’ai un message à véhiculer c’est bien celui-ci : comme je vous le disais tout à l’heure, il est important en ces temps de repli sur soi de prendre conscience que ce n‘est pas en se regardant le nombril qu’on s’épanouit dans la vie. Il faut aller vers l’autre, chercher, poser des questions. J’apprends, depuis maintenant quelques temps, que généralement on trouve ce qu’on cherche et qu’on reçoit ce qu’on donne.  

Je profite de l’occasion pour remercier mon premier fan Greg, toute l’organisation de la Bear Pride, Belgium Bears, le soutien des Ours de Paris, Les Mr Bear présents, tous mes soutiens belges et étrangers et particulièrement Mike Mayné, alias Hélène de Bruxelles, qui m’accompagnait dans mon show le soir de l’élection, Sophie Kip et Christophe Louergli, photographes et vous pour cette sympathique interview.

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