Retour sur un mois de mai haut en couleur !

Le mois de mai est synonyme de visibilité pour le mouvement LGBTQI. Chaque année, c'est l'occasion pour nous de rappeler aux personnalités politiques et aux citoyens où en sont nos droits lors d'une multitude d'événements qui gravitent autour de la Pride.

Pride : Le contexte.

Tout commence à New-York, dans les années 1960, à une époque où il est interdit de servir des boissons alcoolisées aux homosexuels, où il est illégal de danser entre hommes et strictement prohibé de se travestir. Mais au 53, Christopher Street, au coeur de Greenwich Village, le Stonewall Inn est l'un des seuls bars où les gays peuvent se retrouver, malgré les fréquentes descentes de police. Dans la nuit du vendredi 27 juin 1969, le jour de l'enterrement de Judy Garland, une nouvelle descente de police est en cours, ce sera celle de trop. A l'intérieur, les flics sévissent plus brutalement que d'habitude. Au lui de fuir, les gays, lesbiennes, bisexuels et personnes transgenres sur place se rebellent contre les forces de l'ordre. Les émeutes de Stonewall dureront plusieurs jours et sont depuis considérées comme le début de la lutte pour l’égalité des droits pour toutes les orientations sexuelles. A travers le monde, les Marche des fiertés commémorent ce mouvement de révolte qui fait office de symbole pour toute une communauté.

En Belgique ?

La première Pride sur le sol belge a lieu en 1996. A l'époque 2000 personnes défilent dans les rues de la capitale. L'événement ne cesse de prendre de l'ampleur pour rassembler 100 000 personnes en 2014. Cette année, les attentats du 22 mars contraignent l'équipe et le conseil d'administration de la Pride à apporter quelques modifications au parcours de la parade et au lieu du village associatif afin de garantir un maximum de sécurité au public. Malgré ce climat particulier et ces changements organisationnels, 60 000 personnes se sont déplacées pour célébrer la diversité le samedi 14 mai 2016 ! Un constat plus que positif. Lors de cette Pride, le thème commun aux trois coupoles (Cavaria, Rainbowhouse Bruxelles et Arc-en-Ciel Wallonie) mettait en lumière les droits des personnes transgenres. En effet, aujourd'hui, une personne qui désire changer de genre à l'état civil doit encore subir une opération chirurgicale irréversible, mais aussi accepter de se faire stériliser. Enfin, la transition de cette personne dépendra de l'aval d'un psychiatre. Pour info, le ministre de la justice Koen Geens travaille actuellement sur un projet de loi permettant un changement de genre sur déclaration, sans à avoir nécessairement à endurer tout ce violent processus.

Quelques jours plus tard.

La journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie est célébrée le 17 mai. La date du 17 mai a été choisie pour commémorer la décision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 1990, de retirer l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Lancée en 2005 et coordonnée au niveau international, cette journée est aujourd’hui célébrée dans plus de 60 pays à travers le monde. Si en Belgique, le 17 mai et la Pride ont tendance à se chevaucher, il s'agit bien de deux manifestations distinctes.

Notre campagne "Opération 17 mai", lors de laquelle nous distribuons des pin's à l'effigie du coq wallon ainsi que des drapeaux arc-en-ciel aux administrations communales wallonnes a rencontré un vif succès.

Marchons contre la violence.

Le 22 avril 2012, Ihsane Jarfi est froidement assassiné par quatre individus et abandonné dans un champ en pleine nuit. Cette tragédie touche une famille entière, mais pas uniquement. Cet atroce fait divers est aussi le premier crime à caractère homophobe en Belgique et fait écho au sein du mouvement LGBT d'un pays où il fait plutôt bon vivre. Le père d'Ihsane, ainsi que plusieurs personnalités des mondes politiques et associatifs décident de créer la Fondation Ihsane Jarfi, afin de lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence et plus particulièrement celles motivées par l'homophobie. Après une marche en mémoire d'Ihsane à Bruxelles l'an dernier. C'est à Gand que la Fondation vous conviait le 20 mai. L'an prochain, c'est à Liège que cette marche aura lieu.

See U l'an prochain.

Tous ces événements qui se succèdent peuvent, à travers l'angle sélectif d'une caméra ou via un montage maladroit, donner l'image d'une grande fête exubérante, à l'instar de la Pride qui collectionne les avis mitigés, venant principalement de personnes ne participant pas à l'événement. Il est de bon ton de se rappeler l'historique et les objectifs de ces manifestations qui ont encore beaucoup de sens aujourd'hui, que ce soit en Belgique ou ailleurs.

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