Les enquêtes HBSC, c'est tous les quatre ans. Une équipe de chercheurs se penchent sur le bien être des jeunes dans nos écoles. On y parle de sexualité… jamais d'homosexualité.
Les enquêtes HBSC, c'est tous les quatre ans. Une équipe de chercheurs se penchent sur le bien être des jeunes dans nos écoles. On y parle de sexualité… jamais d'homosexualité.
Depuis 1986, la Fédération Wallonie-Bruxelles participe à une enquête d'envergure internationale sur la santé des jeunes de l'enseignement secondaire. Il s'agit de l'enquête Health and Behavior in School-Aged Children (HBSC) placée sous le patronat de l'OMS. 43 pays et régions participent à cette enquête, ce qui permet à la fois des comparaisons transnationales et dans le temps (longitudinales).
Les questions posées à nos jeunes couvrent un champ qui va de l'alimentation à l'activité physique en passant par la surcharge pondérale, l'hygiène bucco-dentaire, la consommation de psychotropes et des multimédias (sic), mais également… la vie affective et sexuelle.
Dans le rapport international 2010, on y apprend par exemple que 26 pourcents des jeunes de 15 ans ont déjà eu une relation sexuelle (23 pourcents des filles et 29 pourcents des garçons). Mais une très grande disparité existe en fonction du contexte national : 71 pourcents des Groenlandaises de 15 ans ont déjà eu une relation sexuelle contre 2 pourcents des jeunes arméniennes. En Flandre, 28 pourcents des filles et 25 pourcents des garçons de 15 ans ont déjà eu une relation sexuelle.
Et en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) ? Les chercheurs ne disposent pas d'un échantillon représentatif sur les jeunes de 15 ans car le réseau libre n'autorise l'enquête que pour les classes de 5ème, 6ème et 7ème année secondaire.
Que peut-on apprendre du rapport HBSC 2010 en FWB alors ?
On a des chiffres pour les 15 – 18 ans (hors réseau libre pour ceux qui sont en 3ème et 4ème année donc). Près de 6 jeunes sur 10 ont déjà eu une relation sexuelle. Et plus de 1 jeune sur 5 a eu plusieurs partenaires. On sait aussi que 1 jeune sur 5 pense qu'on peut attraper le sida avec une piqûre de moustique. Que 17 pourcents des jeunes pensent qu'on ne peut pas attraper le sida en faisant l'amour sans préservatif avec une personne qui a l'air en bonne santé et qui dit ne pas être malade. Enfin, 8 jeunes sur 10 ont utilisé un moyen de contraception lors de leur dernier rapport sexuel.
Ces chiffres interpelant sont un véritable plaidoyer pour la généralisation de l'organisation de l'Education à la Vie relationnelle affective et sexuelle (EVRAS). Ils posent également la question de l'absence totale de données sur l'homosexualité ou l'homophobie. La thématique n'est pas évoquée, pas même suggérée.
Pourtant, des initiatives existent dans d'autres pays. La France interroge les jeunes sur le sexe de leur premier partenaire. 2,4 pourcents des jeunes de 13 et 14 ans ont rapporté avoir eu un premier partenaire sexuel du même sexe. Aux Pays-Bas, un module de l'enquête s'adresse aux parents. On leur demande quels sont les thèmes de la sexualité qui ont été discutés avec leurs enfants.
L'homosexualité arrive en dernière position chez les jeunes de 16 ans, loin derrière la contraception ou les infections sexuellement transmissibles.
Les enquêtes HBSC en Fédération Wallonie-Bruxelles semblent donc quelque peu rater leur objectif pour ce qui concerne le bien être des jeunes gays et lesbiennes qui fréquentent les bancs de nos écoles.
D'après nos informations, les travaux pour l'enquête HBSC 2014 en FWB commenceraient en septembre 2013.
Nos responsables auront-ils à cœur d'intégrer un module LGBT à cette recherche ?
C'est en tous cas une des 42 suggestions qu'Arc-en-Ciel Wallonie a formulées pour la seconde phase du Plan interfédéral d'action de lutte contre la discrimination homophobe et transphobe.