Suite à un appel à projet lancé par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes dans le cadre du Plan d’Action National de lutte contre les violences, Isabelle Paul de la coordination provinciale pour l'égalité des hommes et des femmes de la Province de Namur, a soumis un projet sur le thème des violences au sein des couples de même sexe. Son projet accepté, celui-ci s’est étendu sur une durée de 3 ans soit de 2009 à 2011.
Durant la première année du projet, Isabelle Paul s’est attachée à sensibiliser les services psycho-médico-sociaux afin d’en faciliter l’accès au public LGBT. D’autre part, elle a organisé des formations à destination des associations LGBT sur la problématique des violences entre partenaires.
La deuxième et la troisième année ont été celles des créations diverses mises en place par la Province et par les publics touchés par les formations :
Afin de continuer les recherches sur cette thématique, une nouvelle subvention a été accordée à la Province de Namur par l’Institut pour l’Egalité des femmes et des hommes, s’étalant à nouveau sur trois ans.
Isabelle Paul : En 2006, j’ai créé un blog (http://violencesconjugales.skynetblogs.be/) afin d’entrer en contact avec des personnes victimes de violences. Je me suis rendue compte que je recevais régulièrement des témoignages de personnes gayes ou lesbiennes qui étaient victimes de violence au sein de leur couple. Il m’a semblé important d’analyser cette situation afin d’en découvrir les caractéristiques. Certaines violences sont spécifiques aux couples de même sexe comme l’outing qui est le fait de révéler l’homosexualité de son conjoint à son entourage familial, professionnel et/ou social.
Isabelle Paul : Tout d’abord, je me suis rendue compte que, malgré les bonnes volontés, il reste un tas de tabous, d’incompréhension et de préjugés à l’égard des couples de même sexe. Ajoutez à cela la violence au sein du couple et l'on se retrouve devant une double difficulté. Cependant, je me suis rendue compte que les associations LGBT (premières confidentes des personnes LGBT victimes de violence, avant les centres de planning) étaient vraiment disposées à se remettre en question par rapport à leur capacité à fournir la bonne information.
Isabelle Paul : Il s’agissait d’un défi à relever et il me semble que c’est ce que nous avons fait. J’ai travaillé avec plusieurs personnes convaincues par le bien-fondé de la recherche, et ça, ça a vraiment fait avancer les choses. Par ailleurs, ce fut très enrichissant humainement car j’ai fait la connaissance d’un tas de personnes, associations, … et j’ai pu découvrir comment ils fonctionnaient et ce dont ils avaient besoin. Environ 30 % de couples vivent dans une relation de violence (à tous niveaux). C’est également la même proportion au sein des couples LGBT. Cela représente un chiffre assez important que pour que l’on s’y arrête. La récompense ultime de ces recherches serait que les pouvoir publics mettent en place des outils pour pallier au manque d’info et de personnes-ressources en matière de violences conjugales entre personnes de même sexe.