Dans le cadre d’un financement européen (1) , nous travaillons actuellement, en partenariat avec nos collègues flamands de Çavaria et de la Maison Arc-en-Ciel de Verviers (2), sur une recherche permettant d’identifier les besoins spécifiques des personnes LGBTQIA+ en demande de protection internationale. À la suite de cette recherche sera mis en place un dispositif de formation à destination du personnel des centres d’accueil Fedasil et Croix Rouge. En l’état actuel de nos recherches de terrain, nous tenons d’ores et déjà à souligner:
La nécessité d’un accueil spécifique pour les personnes qui ont fui leur pays d’origine pour cause de persécutions liées à leur orientation sexuelle et/ou affective, leur identité/expression de genre et/ou leurs caractéristiques sexuées. La règle de regroupement par communauté d’origine dans les centres d’accueil et/ou par genre dans les chambres peut s’avérer délétère. Là où l’objectif du regroupement est de créer un cadre sécurisant, dans le cas spécifique des personnes LGBTQIA+, il est fréquent que cela ait l’effet inverse: les personnes peuvent se retrouver avec celleux qui les ont poussées à fuir leur pays et doivent les côtoyer au quotidien dans un espace réduit et sans réelle intimité
La nécessité de subventionner les initiatives locales d’accueil (ILA) mises en place par les CPAS. Ces logements permettent à la personne en demande de protection internationale d’avoir l’intimité et la sécurité pendant les trois mois réglementaires avant de rejoindre un circuit de location classique.
L'accueil et l'accompagnement social des personnes étrangères ou d'origines étrangères LGBTQIA+ doivent se généraliser via le soutien d'un personnel formé à leurs spécificités.
Cette formation peut se déployer sur base de l’expérience pilote de la Maison Arc-en-Ciel de Verviers en donnant à chaque Maison Arc-en-Ciel les moyens de jouer un rôle de formation et d’accueil spécifique dans sa province. Le projet pilote, mesure 9 du Plan Wallon de lutte contre les LGBTQIA+phobies, amène la nécessité de 1.5 ETP par structure d’accueil de personnes LGBTQIA+ migrantes en Wallonie
Cela doit se faire avec une attention particulière pour les femmes lesbiennes, bisexuelles et/ou transgenres. En effet, les retours du terrain font état de situations de manque de soins, d’hygiène, et d’abus (avocats se faisant payer des sommes exorbitantes sans rappel du droit à bénéficier d’un pro-déo, mésinformations volontaires des droits, traitements inhumains, violences lors des expulsions etc.). Ces situations doivent être identi- fiées, punies et corrigées pour faire respecter les droits humains fondamentaux.